Déclaration conjointe de la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie et de la Communauté des Femmes – Journée Internationale des Droits des Femmes

Happy Womens Day

Déclaration commune de la Fondation de l’innovation pour la démocratie et de la Communauté des Femmes à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes

Mars 2025

De toutes les inégalités qui marquent nos sociétés et font obstacle à l’éclosion de communautés apaisées et riches de leur créativité, les plus lourdes de conséquences sont celles qui frappent les femmes. Celles-ci sont soumises à des structures politiques, économiques et culturelles qui les privent de leurs voix propres, bloquent leur autonomie, empêchent nos nations de réaliser tout leur potentiel et de prendre leur juste place dans le monde.

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes dont le thème cette année est « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation« , la Fondation de l’innovation pour la démocratie et la Communauté des Femmes s’unissent pour réaffirmer leur engagement en faveur des luttes pour l’égalité, les droits et l’autonomisation des femmes et des filles sur notre continent.

Cet engagement se manifeste de plusieurs manières. Premièrement, il se traduit par notre propre implication dans les luttes quotidiennes pour la subsistance, le bien-être et la dignité, dans tous les lieux de vie, au sein de nos familles, nos communautés de base et dans les réseaux associatifs auxquels nous appartenons. À travers ces luttes souvent invisibles et les gestes de tous
les jours, les femmes et les filles d’Afrique se mettent debout, refusent tout statut de victime et confrontent tous ceux et toutes celles qui cherchent à remettre en cause leurs droits et libertés, leurs compétences professionnelles,
leur estime de soi et leur dignité.

Notre engagement passe aussi par la multiplication dans nos milieux de vie et nos lieux de travail, de cercles de la parole et du soin, ainsi que d’espaces de créativité destinés à accueillir nos voix et nos récits. Nous sommes en effet convaincu.es que sans libération de la parole des femmes, notre continent n’ira pas loin. Au sein des cercles de la parole et du soin, les femmes d’Afrique veulent se soutenir, partager leurs savoir-faire et renouer avec la confiance et l’estime de soi.

L’autonomisation des femmes passe également par l’appui, y compris financier, aux petits collectifs et initiatives emblématiques de l’innovation et de la créativité sociale dans nos communautés. C’est le cas, en particulier, des initiatives qui favorisent l’autonomie matérielle et l’auto-suffisance. C’est aussi le cas des espaces de formation et des parcours pédagogiques qui visent l’éclosion d’un leadership politique véritablement féministe. L’accès des femmes à des positions de pouvoir doit, en effet, se traduire par une profonde transformation de celui-ci, de la manière dont il est exercé et de ses finalités.

Nous réaffirmons notre engagement en faveur de la constitution du Matrimoine, cette archive vivante des valeurs qui ont nourri les luttes des femmes tout au long de notre histoire. Notre continent ne pourra guère recouvrer sa pleine souveraineté sans une nouvelle éthique politique. Celle-ci doit être fondée sur des vertus et des dispositions telles que la

détermination et la résilience, le partage, l’empathie et la solidarité, la
douceur, le tact et la beauté. Elle doit surtout être fondée sur les valeurs de
soin, celles qui entretiennent les forces du vivant et contribuent à la
réparation de la Terre.

Les luttes des femmes et des filles d’Afrique pour l’égalité et l’autonomie passent enfin par la décolonisation des savoirs, y compris féministes. Afin d’abolir les structures patriarcales et transformer la culture, il nous faut
changer les savoirs dans leurs formes et dans leurs contenus et les ouvrir à toutes et à tous. Pour inventer de nouveaux outils d’action propices à notre émancipation, il est crucial d’investir dans la formation et de soutenir un nouveau cycle de recherches féministes en Afrique. C’est en développant de nouvelles conceptions du savoir, de la recherche et de la connaissance que
nous ouvrirons la voie à d’autres manières d’habiter le monde et de recomposer nos vies.

La Journée Internationale des Droits des Femmes a une résonance particulière sur notre continent. Elle rappelle les luttes courageuses menées par les femmes et les filles d’Afrique pour l’égalité. Depuis les luttes pour l’indépendance et l’autodétermination jusqu’aux campagnes contemporaines contre les violences basées sur le genre, les femmes africaines
ont toujours été en première ligne. Leurs voix, leurs savoirs et expertises ainsi que leurs compétences sont plus que jamais nécessaires à l’heure où notre continent tente de se frayer un chemin d’avenir dans le tourbillon du monde.

Cette journée est également une occasion de rendre hommage aux héroïnes africaines qui ont éclairé nos sentiers et marqué l’histoire, qu’il s’agisse des artistes, des intellectuelles, des femmes d’affaires, des leaders politiques, des militantes, ou des femmes ordinaires de la société civile. C’est la raison pour laquelle du 14 au 17 Mai 2025, nous tiendrons à Dakar (Sénégal) unimportant symposium international, La démocratie au féminin. En hommage à Madame Fatou Sow.

Les droits des femmes sont au cœur des principes universels de justice sociale et de dignité humaine. Ils n’ont pas de prix. L’égalité des sexes n’est pas seulement un objectif, mais le fondement essentiel de toute société démocratique et prospère, qui valorise chaque vie et chaque voix et fait place à chacun et à chacune.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est crucial de renforcer nos actions en nous adossant sur notre intelligence collective, en revalorisant nos héritages communs, en nous appuyant sur l’énergie des jeunes générations, les savoirs de nos territoires et les mémoires de nos communautés.

C’est ainsi que la puissance des femmes sera libérée, et que l’Afrique tracera fièrement son chemin dans un monde à bâtir en commun.

Signataires :
DICKO Adam
Directrice Exécutive AJCAD

POUYE Seynabou
Entrepreneur social

AROUKOUN Arlande
Coordonnatrice du laboratoire Nord-Portes de l’Europe de la Fondation de l’innovation pour la démocratie.

SECK Ndeye Bouba
Coordinatrice

NDIAYE Ndeye Astou
Enseignante-chercheuse

NTSATSIESSE Flore
Assistante de programmes du Laboratoire Nord-Portes de l’Europe de Fondation de l’innovation pour la démocratie

MAMADOU-VEHI Sita Audrey Flore
Entrepreneur

AKRASSI Emmanuelle
Militante, Doctorante en science politique

MAKADI NGOY Ange
Responsable de communication

ABOFLAN Mona Léa
Employée

EL MENZHI Fadwa
Présidente et Co-fondatrice de la coopérative Thysia

DIOUF Selbe
Artiste activiste féministe

GNINGUE Rokhaya
Responsable suivi et évaluation

KENGUÉ Ifrikia
Consultante

TCHAMDJA Amida
Directrice Exécutive de l’ONG APRODIFE

MOHAMADOU BACHIROU Fadimatou
Humanitaire/Journaliste

MBALA ATANGANA Epse BABA Françoise
Coordinatrice de l’ONG AFFADA

MAIGA Lalaicha
Conseillère en genre et protection