Women’s Camp 2025

Du 16 au 19 septembre 2025


Localisation:

Ile de Goree

 

Contact: communication@innovationdemocratie.org

Penser la sécurité, repenser la démocratie : comprendre les armes pour reconstruire l’Afrique.

AFRICAN WOMEN’S CAMP 2025

Leadership féministe : savoirs endogènes et démocratie en action enAfrique 

Initiative commune de la Fondation de l’innovation pour la démocratie et de l’Institut de Gorée, le Camp des Femmes est un espace pluridisciplinaire de dialogue et de ressourcement, de partage d’expériences et de mise en commun des savoirs féminins. Chaque année, pendant cinq jours, des femmes militantes issues de divers pays d’Afrique francophone se réunissent sur l’île de Gorée, qui est un lieu symbolique de mémoire, pour partager leurs expériences et difficultés, renforcer leurs compétences, et construire ensemble des outils essentiels de transformation politique, sociale et culturelle. Cet espace féministe met l’accent sur la valorisation des savoirs endogènes, le bien-être mental, la solidarité intergénérationnelle et la production collective de récits et de stratégies féministes. Espace d’épanouissement, de créativité et de sollicitude, il s’adresse à des groupes de femmes engagées dans la lutte pour la démocratie, la promotion de l’égalité de genre et des droits des femmes et le renforcement des organisations féministes en Afrique. En mobilisant des ressources pédagogiques innovantes et en recourant aux techniques de l’intelligence collective, le Camp cherche à renforcer l’autonomie des participantes et à assurer leur montée en compétence, notamment en matière de leadership politique.

Cette initiative est une réponse à la demande pressante de nombreuses activistes. Engagées dans des actions militantes souvent épuisantes, elles ont besoin de se ressourcer et de renforcer leur résilience. En ouvrant cet espace dédié à la réflexion critique, au partage et à la solidarité, la Fondation et l’Institut veulent soutenir ces femmes exceptionnelles dans leurs efforts continus pour promouvoir les droits des femmes et l’égalité des genres en Afrique.

Le Camp est également une réponse à la rareté des structures spécialisées dans la prise en charge de la santé mentale des activistes, en particulier des femmes, sur le continent africain. En mettant l’accent sur le soin collectif et la valorisation mutuelle, la Fondation et l’Institut cherchent à créer une communauté de femmes engagées qui se soutiennent mutuellement tout en contribuant à une démocratie plus humaine et plus inclusive.

Cette initiative s’appuie sur la réflexion en cours sur les valeurs politiques du Matrimoine et l’importance qu’elles accordent au vivant, au travail des femmes et à leur puissance, à la transmission inter-générationelle des héritages et au soin. Elle se nourrit également du nouveau cycle de recherches féministes et d’enquêtes de terrain en cours sur le continent. Ces recherches visent, entre autres, à documenter les transformations des conditions de la vie matérielle des femmes. Partant du quotidien, elles cherchent aussi à identifier les nouveaux lieux du politique qui émergent au détour de leurs luttes.

Organisée sous la forme d’une Résidence, la session 2024 de l’African Women’s Camp se tient à Gorée du 16 au 19 septembre 2025 sur le thème: Leadership féministe: savoirs endogènes et démocratie en action en Afrique. Elle réunit 20 participantes de divers profils.  Partant des expériences de terrain et des pratiques concrètes dans leurs milieux de vie respectifs, le Camp se concentrera sur des thèmes cruciaux tels que le travail des femmes, le quotidien des femmes, les savoirs féminins, les expériences de luttes contre les structures patriarcales et les violences masculines, les manières de créer des récits d’émancipation, les pratiques de soin, les stratégies d’organisation féministe, l’échange intergénérationnel. Une attention particulière sera portée sur le développement de formes alternatives de leadership politique féministe.

Le Camp privilégie des méthodes participatives qui valorisent les expériences concrètes, la prise de parole libre, les compétences de chacune, tout en encourageant l’écoute active et bienveillante, l’échange de paroles, le soutien mutuel et la création de communautés. Les activités visent à libérer la parole à travers divers formats tels que les ateliers d’écriture, les cercles de la parole, les ateliers d’analyse de la pratique, les randonnées et excursions, l’arbre à palabre, des ateliers thérapeutiques intégrant les traditions africaines du bien-être, du soin et de la guérison.

Cette deuxième édition 2025 s’adresse en priorité à des groupes de femmes engagées dans la lutte pour la démocratie, la promotion de l’égalité et des droits des femmes et le renforcement des mouvements féministes en Afrique. En mobilisant des ressources pédagogiques innovantes et en recourant aux techniques de l’intelligence collective, le Camp cherche à renforcer leur autonomie et à assurer leur montée en compétences, notamment en matière de leadership politique.

1. Contexte et justification

1.1. Dans un contexte africain marqué par des défis socio-politiques, une augmentation des crises sécuritaires, inégalités de genre accrue, changement climatique, les femmes jouent un rôle très important dans la transmission des savoirs endogènes, le maintien de la cohésion sociale, et participent au développement local. Elles aident les communautés à se relever, à résoudre les conflits, et à s’impliquer dans la vie de la société. Mais souvent, on ne voit pas assez leur travail, on ne le reconnaît pas ou on le considère comme moins important dans les lieux où se prennent les décisions et le pouvoir.

1.2. Face à toute ces crises multidimensionnelles, il devient urgent de promouvoir une gouvernance plus inclusive, ancrée dans les réalités locales et nourrie par les savoirs traditionnels. Ces savoirs, souvent portés et transmis par les femmes, constituent un levier essentiel pour repenser l’innovation.

1.3. Dans la plupart des régions du monde, le recul de la démocratie va de pair avec la banalisation des violences physiques et frontales contre les femmes. Cette montée de la violence n’est pas le fruit d’actions spontanées. Elle est le résultat d’une trame orchestrée par des mouvements conservateurs d’extrême-droite qui connaissent, a peu près partout, une croissance mondiale. L’une des particularités de ces forces est de disposer d’un énorme capital financier. A peu près partout, ces forces s’assurent les services de plateformes numériques qui disséminent des messages hostiles aux droits, ala fois dans le monde virtuel des réseaux sociaux et dans maints espaces physiques de la société et de la culture. En recourant constamment a des arguments binaires et essentialistes, ou le sexe biologique est tenu pour inalienable et indiscutable, ces forces alimentent le retour à l’idéal de l’Etat autoritaire  etreflètent une axiologie favorable a la famille traditionnelle, aux figures de mères, d’épouses, de filles parfaites; aux valeurs religieuses, et a la défense d’un nationalisme et d’un nativisme exacerbés, qui ne menacent ni le patriarcat, ni la masculinité hétérosexuelle.

1.4. En ce moment d’accroissement de la vulnérabilité, ou les violences de tout ordre – sexuelles, économiques, politiques, mais surtout physiques – s’exercent de manière quotidienne contre des personnes féminisées et ou diverses formes de détournement sont utilisées pour vider les luttes pour l’égalité de leur contenu,  il est important de maintenir vivante la promesse d’une communauté de sens, d’appartenance et de sécurité qu’implique le projet d’une démocratie substantive.  Il est aussi capital de s’organiser en vue de la production de savoirs et de connaissances qui accordent la plus grande attention a la singularité que la difference des lieux, des temps et des contextes impose. 1.5. Au regard de la gamme des transformations en cours et de leur inscription dans la longue durée de nos sociétés, l’impératif de connaissances circonstanciées de ce qui se trame n’a jamais été aussi urgent. Il est urgent d’identifier ces transformations et les innovations qu’elles induisent, de les cartographier, d’en dessiner une fresque. Ceci ne peut être fait sans un changement de grilles d’analyse, une décolonisation des concepts et des catégories, et une volonté de puiser dans les savoirs et traditions intellectuelles endogènes.

1.6. Le Camp des Femmes 2025 répond à cette urgence en créant un espace sûr, bienveillant et ancré, où les femmes militantes peuvent se ressourcer, se former, partager leurs expériences et produire collectivement des réponses aux défis de leurs communautés. Il valorise les pratiques de soin, les formes d’expression artistiques et sensibles, les récits intergénérationnels et les savoirs endogènes comme leviers essentiels d’une transformation sociale et politique durable. Grâce à des outils pédagogiques innovants, des groupes de discussion, des ateliers d’écriture collective et des espaces de création symbolique, ce camp fonctionne comme un véritable laboratoire de démocratie féministe, ancrée dans les réalités locales, les solidarités entre pays, et les cultures africaines.

2. Objectifs du Camp des Femmes

2.1. Promouvoir un leadership féministe ancré dans les savoirs endogènes et s’en saisir  comme outils de transformation sociale, politique et culturelle orienté vers l’innovation démocratique sur le continent.

2.2. Renforcer les capacités de leadership des femmes féministes dans les domaines de la gouvernance inclusive, du leadership politique, du plaidoyer et du dialogue entre parties prenantes et d’analyse critique des systèmes de pouvoir.

2.3. Favoriser la libération de la parole et le partage d’expériences à travers des cercles de parole intergénérationnels, sensibles et thérapeutiques, permettant une mise en valeur des vécus des femmes.

2.4. Soutenir le bien-être psychologique et émotionnel des militantes en intégrant des pratiques de soin et de résilience dans le processus de formation.

2.5. Valoriser les savoirs et pratiques endogènes portés par les femmes comme ressources politiques, sociales et culturelle pour repenser la démocratie à partir des réalités africaines.

2.6. Renforcer les réseaux de solidarité entre les activistes grâce à la collectivisation et à la mise en valeur de leurs expériences, afin que leurs mouvements deviennent de plus en plus durables.

3. Approche et méthodologie

Le Camp des Femmes adopte une approche méthodologique immersive et participative, profondément ancrée dans les valeurs féministes africaines, favorisant le vivre-ensemble, l’apprentissage collectif ainsi que la transformation personnelle, civique et politique des participantes. Conçu comme un espace-temps privilégié de déconstruction des normes, de création et de projection vers l’avenir, le Camp repose sur les principes suivants :

3.1. Apprentissage immersif et intensif

Le Camp des femmes offre une expérience d’immersion totale où les participantes vivent, apprennent et construisent ensemble. Chaque journée est rythmée par des temps de réflexion, de création et de pratique, alternant moments de partage collectif, d’inspiration individuelle et de production symbolique.

3.2. Partages et constructions des savoirs

Les participantes ne sont pas de simples bénéficiaires, mais des actrices centrales du processus. Les méthodes employées encouragent l’échange d’expériences, la reconnaissance des savoirs situés et la valorisation des vécus. Les ateliers alternent dialogues ouverts, cercles de parole, travail en petits groupes, co-écriture et cartographie collective, favorisant ainsi une dynamique inclusive et horizontale.

3.3. Approche transversale et transdisciplinaire

Le contenu proposé croise différentes disciplines, en intégrant :

Le féminisme africain et l’histoire des luttes des femmes ;
Le leadership politique et l’organisation communautaire ;
L’expression artistique et la performance ;

3.4. Méthodologie interactive et basée sur l’expérience vécue

Le Camp s’appuie sur les expériences réelles des participantes et propose des activités variées et dynamiques telles que :

Le développement personnel, l’intelligence émotionnelle et le soin.
Des panels de discussions ;
Des ateliers d’écriture ;
Des cercles de parole ;
Des discussions en groupe ;
Des visites au sein de communautés locales ;
La création d’outils et d’espaces d’échanges en ligne favorisant la solidarité féministe et le bien-être collectif.

4. Résultats attendus

À l’issue du Camp des Femmes 2025, une communauté panafricaine de femmes féministes et leaders sera renforcée et connectée, créant un réseau solidaire, intergénérationnel et durable. Ce réseau régional favorisera les échanges, la construction collective de savoirs et la mise en œuvre d’actions communes en faveur d’une démocratie inclusive.

Les participantes auront contribué à la production d’outils numériques à vocation politique et pédagogique, tels que des podcasts, vidéos et récits, ainsi qu’à la création d’outils innovants pour le développement des compétences stratégiques en leadership et en transformation sociale.

La visibilité des luttes féministes africaines sera renforcée grâce à la publication d’une œuvre collective et à la réalisation d’un documentaire intitulé « Portraits de femmes », mettant en lumière des initiatives féministes africaines ancrées dans des approches inclusives et décoloniales.

Sur le plan individuel, chaque participante aura développé des compétences spécifiques en leadership politique féminin et aura bénéficié d’un espace pour se ressourcer, renforcer sa résilience et améliorer son bien-être mental, créant ainsi un soutien émotionnel essentiel.

Enfin, des échanges intergénérationnels, intersectoriels et multiculturels auront permis un enrichissement mutuel et un renforcement du pouvoir d’agir des femmes. Ce cadre d’échanges favorisera la création d’un réseau durable de femmes engagées, militant ensemble au-delà de la durée du Camp.